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7 janvier 2006

L'autre président de gauche de la Vème République

chi2On dit parfois que, sur le tard, on revient vers sa jeunesse. "Le Chi", comme certains l'ont surnommé à droite, celui qui vendait L'Humanité à la bouche des métros, parachève un long virage vers la gauche. A la famille politique d'en face, il emprunte ses solutions pour financer le "trou de la Sécu". A la CGT, il ravit son idée de "sécurisation des parcours professionnels". A son panthéon personnel, abolitionniste de toujours, il ajoute une gloire de la gauche, en décidant de graver dans la Constitution la suppression de la peine de mort, voulue en 1981 par François Mitterrand.

Féministe, écologiste, c'est toujours à la gauche qu'il emprunte : il faut désormais accélérer la mise en place de la parité, favoriser les carburants propres et faire de la France un modèle de transparence en matière de nucléaire. Ce n'est pas une lubie de 2006. Il a voulu la loi sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes bientôt votée au Parlement. Et en 2005, le président avait fait avaler à contrecoeur aux députés et aux sénateurs la charte de l'environnement.

Gageons que c'est aussi le petit-fils de l'instituteur laïcard, franc-maçon et républicain qui se manifeste en tentant de restaurer l'égalité des chances. Ce n'est plus pour pousser les petits jusqu'au certificat d'études, mais pour ouvrir les voies dites royales, celles des classes préparatoires, à ceux qui ne savent même pas qu'elles existent. Ou qui n'osent pas en rêver. Là encore, un projet de la gauche. C'est sans doute dans cette catégorie que l'on pourrait ranger l'idée, que M. Chirac devait proposer, vendredi 6 janvier à Metz, d'ouvrir plus largement les portes de la fonction publique en rendant les concours moins académiques.

L'an passé, en proposant une taxe sur les billets d'avions pour financer le développement, en augmentant le smic, en poussant le microcrédit, M. Chirac ne prenait pas spécialement des mesures de droite. Lorsque, devant les drames de l'immigration qui se sont produits à Ceuta et à Melilla, il s'écrie en privé, le 25 octobre 2005 : "C'est ça ou mourir de faim. Une énorme vague est en train de se créer, qui sera incontrôlable. Alors, on va les attendre avec des mitrailleuses ? Naturellement pas ! Il y a des abus manifestes, mais les moyens coercitifs, c'est un cautère sur une jambe de bois", dit-il en fustigeant le modèle libéral où "un tout petit nombre concentre les richesses et laisse à l'extérieur un nombre croissant qui n'a rien".

En se laissant aller sur sa pente naturelle, il ne s'agit pas seulement pour M. Chirac de se faire plaisir en pensant faire du bien à la France. Il s'agit aussi de se démarquer de l'homme qui l'a le plus durement critiqué depuis le début du quinquennat, Nicolas Sarkozy. Car "Nicolas est trop à droite pour gagner la présidentielle"... Une petite phrase qui court de plus en plus souvent à l'Elysée. Et le président est trop à gauche, pense l'UMP.

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