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JPFParis20
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5 décembre 2005

La goutte qui fait déborder le quartier

goldendrop

A l’occasion du compte rendu annuel de mandat de M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, programmé à la Mairie du XVIIIème le 21/11/2005, le Collectif des Habitants de La Goutte d’Or – Barbès – Château Rouge – La Chapelle avait appelé les habitants et les commerçants de ce quartier difficile à venir protester à nouveau contre les politiques d’abandon dont ils sont victimes.

Malgré un filtrage quasi policier exercé contre les porteurs de tracts et une distribution de la parole enrégimentée (pas de micros baladeurs dans la salle mais deux micros fixes derrière lesquels les candidats à la prise de parole devaient faire la queue, interventions interrompues par M. Vaillant…), les membres du Collectif ont interpellé les élus de Paris et de leur arrondissement sur la concentration des problèmes, la fixation des trafics et de la toxicomanie qui s’étalent dans les rues du quartier, au beau milieu des écoles, des lieux de cultes et des commerces, dans l’indifférence générale des pouvoirs publics.

Malgré une assistance composée en majorité de sympathisants inconditionnels de la Mairie et de militants associatifs financés par la Municipalité, cinq personnes (les autres n’ayant pas pu accéder au micro) membres du collectif ont pu prendre la parole pour « poser brièvement leurs questions », comme l’a constamment rappelé le Maire du XVIIIème, toujours soucieux de border une démocratie locale qui risquerait de devenir trop expressive.

Les membres du Collectif des Habitants ont rappelé qu’une pétition avait été adressée au Préfet, au Maire de Paris, contenant 1500 signatures parmi lesquelles celles de plus de 300 commerçants et plus de 500 parents d’élèves résidant ou scolarisant leur enfants dans la partie ghettoïsée du XVIIIème arrondissement.

Cette pétition s’élevait contre la création, par l’association « Espoir Goutte d’OR » (EGO), d’un sixième centre d’accueil pour toxicomanes, à proximité de 8 établissements scolaires, de squares, de commerces et de lieux de cultes.

Les intervenants du Collectif ont dénoncé un « abus de faiblesse » de la part des autorités municipales et gouvernementales, contre des habitants et des professionnels déjà surchargés de difficultés et qui refusent que leurs quartiers soient utilisé comme l’abcès de fixation des problèmes. Ils ont également proposé qu’un référendum soit organisé dans cette partie de l’arrondissement, pour que les gens se prononcent démocratiquement sur l’opportunité d’une telle concentration de structures d’accueil et de dérives en tous genres.

L’association EGO prévoit, à l’occasion du projet de création de son nouveau centre de soins pour toxicomanes, d’instituer dans un local commercial privé et dans sa cave, loué rue Saint Mathieu par la Préfecture de Paris, avec l’aide de la Mairie du XVIIIème, des « pratiques expérimentales et innovantes dans le domaine de la consommation des drogues » (sic) et d’y accueillir plus de 10000 toxicomanes par an, dont 50% d’entre eux sont reconnus comme des malades psychiatriques lourds, et le tout au milieu des écoles, des commerces et des lieux de cultes.

Les habitants du quartier de la Goutte d’Or ont demandé la délocalisation de telles structures d’accueil, toutes concentrées à l’Est du Bld Barbès, vers les Hôpitaux Lariboisière et Fernand Vidal ou autres, pour que ces malades aient, comme tout le monde, la possibilité de recevoir de véritables soins, dispensés par des professionnels de santé, dans des Services Publics.

Les membres du Collectif ont également dénoncé les terribles nuisances que les riverains, notamment ceux de la rue Myrha, subissent jour et nuit, occasionnées par la prostitution et la toxicomanie : cris, bagarres, agressions, saleté et déjections de toutes sortes ainsi que la politique de ghetto, volontairement menée par les responsables politiques, dans ces quartiers, qui détiennent, dans la Capitale, le record absolu de problèmes.

Le Collectif a également déploré les difficultés et la disparition du petit commerce et de l’artisanat : il a demandé instamment aux autorités que ces activités soient immédiatement soutenues et relancées, en particulier dans les locaux vides au pied des immeubles neufs. Il a demandé, en s’adressant aussi bien aux conseillers de la Majorité qu’à l’équipe municipale en place, si les responsables comptaient utiliser la loi, parue au Journal officiel du mois d’août 2005, offrant des moyens légaux pour renforcer le petit commerce et l’artisanat. Il a également demandé quand le décret d’application de cette loi serait publié.

D’autres intervenants ont interpellé le Maire de Paris sur les aides financières aux associations, sur la culture, sur les problèmes

d’ accessibilité des handicapés, les stationnements sauvages des autocars de tourisme dans les nouveaux couloirs de bus, la mise en place, tous les dimanches, du « quartier vert » des Abbesses, où Monsieur le Maire aime se promener régulièrement, pour y rencontrer ses amis, tandis qu’il ne se rend dans le quartier Goutte d’Or que tous les 6 mois, pour suivre l’état des travaux en cours.

A toutes ces questions le Maire de Paris, plus soucieux de correction rhétorique que de décisions concrètes, a eu des réponses convenues allant dans le sens de la défense de son bilan et s’est montré dubitatif devant la pertinence et la vivacité des interpellations. Reprenant le thème de la toxicomanie, il n’a pas fermé la porte aux revendications du Collectif en déclarant qu’il « comprenait l’exaspération des habitants d’un quartier surchargé de difficultés » mais n’a pour l’instant proposé aucune solution effective pour sortir du chaos actuel.

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